jeudi 22 janvier 2015

La montagne, ca nous gagne... OU PAS ! - Enricka

Nous sommes en pleine période hivernale, enfin normalement puisque certaines régions ont encore des températures digne de l'automne.

Sauf que moi, je déteste cette période. Autant, un froid sec avec du soleil en journée ne me dérange pas, mais le reste, on oublie.

Depuis petite, je ne suis pas du tout attirée par la neige ni par la montagne. Au grand désespoir de ma maman, puis de J., qui ont tenté a plusieurs reprises de me faire dire "oui" a un week-end au ski.

Il y a encore deux ans, j'aurai pu prendre sur moi et, dans un élan de gentillesse, finir par succomber et dire "d'accord, on y va". Sauf que voilà, il y a eu ce jour...

Ce vendredi 18 janvier 2013, deux ans jour pour jour, aux environs de 16h30, j'ai eu un accident.

Il avait neigé depuis le matin, en petite quantité. Une neige fine, fondante, qui a plus sali le paysage qu'autre chose (au moment où elle devient gadoue). A l'époque, j'étais toujours employée.

Je suis donc partie de bonne heure le matin, afin d'être a 09h au travail. La journée s'est passée, au rythme des clients annulant leur rendez-vous puisque dans l'impossibilité de prendre leur voiture.
Arrivé 15h, ma responsable me dit de rentrer pendant qu'il fait encore jour.

Je pars, baskets aux pieds pour ne pas glisser sous la fine pluie qui fait son apparition.
Je monte dans ma voiture, gelée bien que garée en parking souterrain. Ma voiture de 1997, la voiture sur laquelle j'ai appris a conduire et que ma maman m'a offert ensuite.

Je quitte la ville, en cul a cul alors que tout est déneigé.
Je me retrouve sur la grande route, plutôt propre, mais je roule lentement par précautions, sachant que ma voiture a tendance a chasser assez facilement.

Je suis a 4kms de la maison lorsque, en ligne droite, ma voiture décroche de la route. (A savoir qu'a partir de ce moment là, je n'ai plus de souvenirs de ce qui s'est passé. Le peu de choses que je sais me venant du monsieur qui me suivait et a assisté a l'accident).

Je roule donc tranquillement, me fait doubler par des camion et des voitures. Le monsieur reste derrière moi, a distance plus que suffisante selon lui.
Quand soudain, alors que je suis en ligne droite et que rien ne semble gêner, je perds le contrôle de ma voiture et me retrouve a slalomer sur la route. Au bout de cette ligne droite, se trouve une succession de virage dangereux, en descente. Et en haut du premier virage, un champ, surélevé.
Ma voiture percute la butte de terre, fait des tonneaux et retombe sur la route.

"Je m'attendais a voir du sang sur le pare-brise" m'a dit le conducteur.

Et a partir de ce moment, je me souviens...
Je suis donc dans ma voiture, attachée, au beau milieu de la route, sur la voie de gauche, alors en double circulation (comprendre qu'une voie descend, et deux remontent).
Je vois de la fumée qui s'échappe de mon capot, mais ne réalise pas ce qui se passe. En relevant la tête, j'aperçois une voiture, débouler sur moi en faisant des appels de phares.
Sans réfléchir, je me détache, sort de la voiture... et la pousse sur le bas-côté, en criant au conducteur qui me suivait de pousser sa voiture pour ne pas lui rentrer dedans.

Et d'un coup, le choc. Je suis dehors, sous une pluie légère et verglaçante. Je tremble, sans savoir pourquoi. Un homme, inconnu, me demande si je vais bien et ce qui s'est passé. Un second, ambulancier, s'approche et nous demande si "les gendarmes et pompiers ont été prévenus". Je reste sans voix, tentant de comprendre.

Ma voiture n'a plus de pare-brise, le toit est tordu, le capot également, le moteur fume, le coté gauche est enfoncé. Qu'est ce qui s'est passé...?

J'appel, dans un élan de professionnalisme, ma responsable pour l'avertir que je ne serai pas là le lendemain, n'ayant plus de voiture, sans réaliser pour autant ce qui venait de se passer. (je vous passe les "mais comment on va faire avec tout le boulot qu'on a ? Faut que tu trouves une solution t'as pas le choix !")
Puis j'envoi un message a ma maman, en m'excusant d'avoir casser la voiture.
Viens le tour de J., que j'appelle. Je lui demande s'il peut quitter le boulot plus tôt, pour venir me chercher car je ne peux pas rentrer à la maison.

Plus que jamais, il m'a remercié de l'avoir appelé moi-même.
J'étais dans le camion des pompiers lorsqu'il est arrivé, et lorsqu'il a vu ma voiture, il a paniqué.
"Je ne t'aurai pas eu au téléphone, j'aurai imaginé le pire" me dira-t-il, a l'hôpital.

Après avoir téléphoné à J., les pompiers et gendarmes arrivèrent.
Tandis que les uns s'occupaient de ma voiture, d'autres tenter de savoir ce qui s'est passé auprès des témoins, et d'autres faisaient la circulation.
Deux gendarmes m'ont emmené dans leur voiture, histoire de recueillir ma "version des faits", sauf que sur le trajet de quelques mètres, nous nous sommes tout trois cassé la figure sur ... une plaque de verglas.

La voilà la responsable de mon accident... Une plaque de verglas, passée entre les grains de sable déversés auparavant.

Dans leur voiture, je suis confuse, je tente en vain de me souvenir, je sens une crise d'asthme arriver. Le gendarme me demande alors si j'en ai fait une en conduisant, ce qui expliquerait que j'aurai lâcher le volant. Je sais pas, mais j'ai pas le goût de ma ventoline en bouche, alors je ne pense pas. Son collègue envoi un appel radio a la D.D.E en leur demandant, de façon plutôt autoritaire, de revenir saler la route afin d'éviter d'autres accidents.

Je suis conduite dans le camion des pompiers, pour m'emmener à l'hôpital.
J'en ai pas envie mais je n'ai pas le choix.

Il s'agit de pompiers volontaires, qui essaient de m'apaiser en me disant que je les ai interrompu dans leurs activité. Je me souviens d'un, qui achetait une paire de chaussures, taille 43 et qui me disait que c'était la dernière paire, qu'elle n'y serait certainement plus lorsqu'il y retournerait.
Je me suis sentie mal...

Arrivée a l'hôpital, je retrouve J. et je craque.
Ça y est j'ai compris. J'ai eu un accident.
J. me rapporte les détails qu'il a obtenu des gendarmes. Double tonneau, choc frontal contre la butte de terre.
Et bizarrement, ou miraculeusement à votre bon vouloir, je n'ai rien...

Je reste quelques heures à l'hôpital, le temps de prises de sang, de scanner et de radio. Puis, malgré la volonté des médecins a me garder la nuit en observation, je signe une décharge et rentre chez moi.


Ce n'est que trois jours plus tard que je ressortirai, avec une minerve, pour aller signer les papiers de destruction de ma voiture. Re-Choc, dans quel état je l'ai mise... Sanglots incontrôlables.

Dans mon malheur, il était prévu que je change de voiture 2 jours après l'accident. Il était donc préférable que ce soit l'ancienne, plutôt que la nouvelle.

Mais cet événement m'a changé a tout jamais. J'aurai pu y laisser la vie, en sortir handicapée. Mais non, aucun signes visibles, hormis des douleurs musculaires que j'ai toujours, au jour d'aujourd'hui, et que j'aurai surement toujours.

Mais le traumatisme le plus important, il est dans ma tête.

Entendre qu'on nous annonce de la neige me provoque un stress incroyable, que j'ai ou non, a sortir de choix moi. D'ailleurs, je refuse de sortir de chez moi, au moindre flocon.
Le thermomètre indiquant des températures négatives me donne des vertiges, des craintes que le sol soit humide et que donc, il y ai du verglas...
Et ça, c'est un travail que je dois faire sur moi pour le surmonter.

Alors oui, la montagne, la neige c'est beau. Mais c'est pas fait pour moi.


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