lundi 19 janvier 2015

Mon histoire - Enricka

Reprenons depuis le début...
Enricka, 22ans, coiffeuse esthéticienne, salariée puis à mon compte, issue d'une famille divorcée, avec une petite soeur et un "demi-frère" qui n'a de demi que l'appelation.
J'ai rencontré J., 24ans, lorsque j'étais au collège, mon premier amoureux... Vous savez, ces "amourettes de collège qui ne durent jamais", et bah je suis l'une des exceptions.

J'étais en 4eme, lui en 3eme. Un couple créé par les copains en communs.
Est arrivé le temps du lycée pour lui, moi toujours au collège. Un week end chez mon père, l'autre chez ma mère, vacances divisées en deux également... autant dire qu'on ne se voyait pas énormément.

Je suis entrée en CAP coiffure, et là on a pu se voir davantage... le temps entre sortie de cours et passage du car scolaire nous permettant de profiter un peu.

S'en est suivi une formation professionnelle en alternance pour tous les deux... Et un départ pour Angers pour J. Là c'est le drame, possibilité de se voir que le week end, et encore, uniquement le dimanche puisque lui travaille du lundi au vendredi et moi du mardi au samedi.
On a tenu un an, une longue année tout de même...
Puis j'ai pris mes valises et suis partie le rejoindre, tout en conservant mon travail (dixit : train matin et soir, journées longues comme deux, mais salaire et vie de couple !).
Une année de vie commune plus tard, nous déménageons, pour une maison, a mi chemin entre Angers et mon travail, soit 45min de voiture. J. lui, change de lieu de travail pour une entreprise a 10min de la maison.

L'année se passe et je quitte mon emploi, source de problème autant financier que conflictuel avec mon employeur. Je décide de m'installer à mon compte, après plusieurs mois de recherches infructueuses.

Et c'est là que ma véritable histoire de maman commence...

Voilà plusieurs années que je parle de bébé à J. ou plutôt que je le harcèle.
Ce 27 septembre 2013, nous fêtons nos 6ans de relation, quand dans le paquet contenant mon cadeau, je découvre des "bons" pour des bisous, des câlins... ET UN BEBE !
Stupeur, joie, larmes... Ca y est, il est prêt !

Arrêt de contraception, faux espoirs et puis le "+" tant espéré est apparu.

Ca y est, nous voilà lancé dans une nouvelle aventure, celle de futurs parents. Nous avions pris un chien, en 2013, alors disons que c'était un peu notre bébé aussi, mais cette fois c'était différent.

J'ai commencé par avoir peur de ses réactions, je n'osais pas lui parler de la suite, de peur qu'il le prenne mal. Et finalement, il s'est hyper investi dans cette grossesse. Préparation de la chambre, choix des vêtements et de la décoration, débat sur LE prénom... J'ai redécouvert mon homme, un futur papa épanoui et heureux.

Septembre, shooting photo avec une professionnelle,
de bons souvenirs


Travail, vacances dans le sud de la France, travail, arrêt obligatoire pour repos allongé au maximum suite a une fausse alerte 2 mois avant terme, la grossesse se déroule bien. Le temps passe et l'on devient de plus en plus impatients, J. rêve de Bébé, moi absolument pas.

Arrive le dernier mois... le plus long. Bébé étant prévu pour le 25 novembre 2014, et suite aux contractions répétées, on se prépare a l'accueillir plus tôt.
Une semaine passe, puis deux, et trois... Trois semaines de faux travail intense chaque nuit, de journées épuisantes, d'espoir lorsque les contractions persistent plusieurs heures... avant de s’arrêter nettes ! Monitoring chaque semaine pour contrôler que Bébé n'en souffre pas.

Lundi 17 novembre, après une nuit encore une fois éprouvante, la journée se passe avec des sensations humides. Mais je ne me sens pas fatiguée, plutôt dynamique même. Je me dit que Demoiselle a décidé d'attendre le jour J, prévu une semaine plus tard, pour nous montrer son petit nez.
Mardi 18, journée identique. Le soir venu, j'informe J. des sensations humides persistantes et décide de "contrôler" : un gobelet, les toilettes et on attend... Pas longtemps cela dit, au bout de quelques minutes je ressors avec un liquide transparent et inodore.

Un peu perdue, je demande a J. de m'emmener à la maternité "juste pour être sure que ce n'est pas du liquide amniotique".
30 min de route a blaguer sur le fait que j'allais rentrer avec lui, de se dire que la prochaine fois sera la bonne car "jamais deux sans trois".

Et au final, après examen, résultat positif : fissure de la poche des eaux. On me garde pour la nuit et programme le déclenchement au lendemain matin.
D'un coup, on rigole beaucoup moins. J. a une journée de boulot surchargée le lendemain, c'était pile le jour où je ne devais pas accouché.
22h30, on me passe en chambre, en me disant qu'a partir de minuit je dois être a jeun total (ni eau, ni nourriture donc) sauf que voilà, j'avais préparé du poisson et petits légumes en papillote, autant dire que ça ne tient pas au corps ça, J. va donc au distributeur me chercher des choses a grignoter jusqu’à minuit, puis s'en va.

dernière photo de mon ventre dans la salle
de bain de ma chambre, à la maternité
Je me retrouve seule dans ma chambre, a cogiter dans ma petite tête. Ça y est, dans quelques heures Bébé sera là. Pour autant je ne réalise pas. A la télé passe Babyboom, et même ça ne me fait pas réaliser que d'ici peu, je serai dans la même situation qu'elles.

Je m'endors vers 1h30, pour être réveillée trente minutes plus tard par mes habituelles contractions.
Je surveille l'horloge, 2h, 2h15, 2h30... le temps passe et les contractions sont subitement plus fortes.
Je décide de les noter dans l'application de mon téléphone et me rend compte qu'elles sont a intervalle de 8min, et durent minimum 1min-1m30.
Je ne supporte plus d'être allongée, je fais les cent pas dans ma chambre, en respirant comme je l'ai appris aux cours de préparation à l'accouchement.
Les contractions perdurent, je me dis que ça ne ressemble pas au faux travail habituel et envoi a J. un message lui disant que selon moi, le déclenchement ne sera pas nécessaire. Arrive 8h, les contractions commencent à se calmer. 6h. 6h de travail intense qui ne m'a pas permit de me reposer.

La sage femme ayant fait mon admission passe me voir. Je l'informe des contractions de la nuit et elle me répond que j'aurai pu demander un calmant. Pour quoi faire ? Tout stopper, pas la peine !
8h15, changement d'équipe.
La sage femme de jour vient se présenter et m'examine. Pose d'un monitoring en même temps, elle m'informe que le déclenchement est prévu à 9h.
Et là surprise, c'est une sage femme acupunctrice ... LE RÊVE ! Sincèrement, je vous recommande d'essayer les aiguilles si vous en avez la possibilité, c'est bluffant a quel point ça aide le travail et soulage les nausées (dans mon cas).

Elle me pose donc les aiguilles a 8h30 environ. Le monitoring nous montre des contractions importantes mais pas douloureuses pour moi.
Lorsqu'elle revient a 8h45, mon col est passé de fermé à 1cm large. Douche bétadine, en cas de césarienne d'urgence, puis je vais en salle de travail.

Lorsqu'à 9h, elle me branche la perfusion d'ocytocine, le but est de relancer mes contractions de la nuit en les rapprochant au maximum. Je me prépare a souffrir... Et en effet, ça agit vite ! Moins de 10 minutes après, je me tords a chaque contractions, en respirant le plus possible.
A 10h, elle me dit que je gère super bien, et qu'on va pouvoir appeler l'anesthésiste. Mon meilleur ami dans cette journée... à 10h30, j'ai oublié la douleur des contractions et J. arrive.

On rigole, fait des photos souvenirs avec nos têtes de crevés (enfin pour ma part, lui avait surtout la tête dans la charlotte), on essaie d'imaginer la suite.

La sage-femme vient me voir fréquemment, me repose des aiguilles a différents endroits suivant le besoin. Le col est dilaté complet a 12h15, mais violentes douleurs dans les fesses dûes à la tête de Bébé qui se positionne dans le mauvais sens.
Je me mets sur le côté pour essayer de l'aider a trouver le bon sens, sans succès. Tout ce que je gagne, c'est des douleurs dans la cuisse gauche puisque la péridurale ne monte pas dans les tissus.
En voulant tenter de basculer sur l'autre coté, le cœur de Bébé a ralenti. Par précautions, j'ai repris la position initiale et fait fasse à la douleur.
A 14h, on s'installe pour l'accouchement. Bébé est toujours mal engagée, en regardant du mauvais côté. En plus, elle est bloquée dans les ailes iliaques du bassin.
En poussant, j'arrive à la déloger de cet endroit, pour la pousser jusqu'à la sortie.
Et ça se complique.
Voilà 30 minutes que je pousse, pendant et entre les contractions tellement Bébé me gêne.
Je m'épuise, rouspète après moi. J. me rassure, m'encourage. La sage femme me menace d'appeler le médecin si à la poussée suivante je ne sors pas ce petit corps. Elle me répétera ceci 3 fois, trois menaces d'appeler le médecin qui me redonne de l'énergie mais insuffisamment.

Et sur une dernière tentative de poussée, pendant que l'on téléphone au médecin, la tête fait son entrée dans notre monde, suivi d'un petit corps.
Choup's, 3h après sa venue au monde
Le cordon ombilical étant court, on me dépose Bébé avec les fesses devant mon visage, le temps que Papa coupe le cordon. Je le vois s'essuyer les yeux, derrière les torrents de larmes qui me brouillent la vue.
Ça y est. Ce que je n'arrivais pas à imaginer depuis ces derniers mois est passé, j'ai accouché d'une petite fille de 3,710kgs pour 50cms. Ce mercredi 19 novembre 2014 à 15h34, Choup's est née.

Il aura fallu une épisiotomie pour aider son passage, mais elle va bien et c'est le plus important !

Nous voilà parents, d'une seconde à l'autre notre vie change entièrement. On se demande comment nous avons pu vivre sans ce petit être à nos côtés depuis tout ce temps.

Choup's a changé nos vies, dans tous les sens du terme. Il y a quelques semaines, j'ai pris la décision de fermer mon entreprise pour m'occuper d'elle. Jamais je n'aurai pu imaginer être mère au foyer...


évolution de grossesse
 (il manque la photo du neuvième mois et celle avec Choup's)


D'ailleurs, est-ce qu'on est vraiment maman tant que ce mot ne sort pas de la bouche de nos progénitures ? 
C'est un autre sujet... 


Choup's, photographiée a 6 jours de vie

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